Openings

S'affranchissant ouvertement d'un sujet déterminé, la série Openings semble consacrée à l'évocation de béances, de passages et, en indissociable complément contradictoire, d'obstacles. Elle s'appuie sur le paysage et ses objets singuliers, dont la gamme s'échelonne de l'immatérielle apparition lumineuse jusqu'au vestige architectural ; pourvu que cela surgisse, et que soit adopté un point de vue qui les donne à voir comme des anomalies, des altérations, de discrètes brèches infligées au déroulement du monde. Dans ce système voué aux émergences, les objets, si ténus soient-ils, investissent le premier plan au centre du champ, dominant les alentours qu'ils réduisent en décor. Davantage que pour illustrer leur seule présence au sein d'un territoire, ils sont choisis pour leur disposition à favoriser une perception géométrique du réel, comme si le land art avait définitivement modifié l'appréhension de celui-ci. Ce régime perceptif fort d'épures des lignes se rapproche de l'idée du dessin, voire du signe : c'est ainsi que la série suggère un basculement, depuis le mode de représentation photographique, vers un autre de nature différente. Openings exhorte l'image photographique à se présenter dans deux états superposés, comme en train de s'échapper d'elle-même, comme aux prises avec sa frontière interne.

Le mot anglais opening désigne, d’une manière générale un commencement, une possibilité, une ouverture, un vide, un passage...

Tirages pigmentaires sur papier mat pur coton, dimensions variables, généralement 60 x 84 cm (23 x 33")